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Grèce-Crète / Agiofarango

Agiofarango

Agiofárango : bienvenue au jardin d’Eden !

L'adorable village de Sivas jouit d'une situation enviable... vous avez dit paradis ?

On peut accéder à ce petit paradis par une piste sinueuse et vallonnée, coupée à quatre reprises par des enclos grillagés dont il faut ouvrir le passage ménagé entre deux piquets. Parfois, un chien est attaché à l’un d’eux par une longue laisse, non loin de sa gamelle. Censé garder le bétail, souvent famélique et somnolent, il fait la fête aux rares passants, promeneurs ou grimpeurs. Puis on rencontre les deux parois, remparts gris et orangés qui semblent là pour protéger le lit presque plat d’un cours d’eau intermittent. Les secteurs d’escalade se répartissent de part et d’autre de ce lit de rivière et les parois s’échangent donc soleil et ombre au fil de la journée ce qui rend le site agréable tout au long de l’année.

Avec cent dix longueurs équipées, au travers desquelles toute l’échelle des difficultés est représentée, Agiofárango (la Gorge des Saints), est tout simplement LE site majeur d’île de Crète. Cent dix longueurs, dans l’absolu ce n’est pas énorme, mais les voies sont pratiquement toutes enthousiasmantes et puis il y a cette atmosphère… Même pour une brute aux neurones dépenaillés par l’acide lactique ou d’autres substances moins licites, Agiofárango ne peut pas se réduire au rang de simple falaise à grimper ! Agiofárango, c’est toute une ambiance, tout un passé qui transpire de chaque grain de sable, de chaque prise, de chaque rameau d’olivier, de chaque fleur de laurier. Comme si des esprits venus des temps jadis te disaient :
- « Bienvenue, à toi de laisser ta petite empreinte ici. »

La roche abrite dans ses surplombs des cavernes en forme d’ogive parfois d’une taille imposante et aussi quelques petites grottes. Les unes comme les autres sont tapissées d’une grande variété de sculptures naturelles, qui, avec un peu d’imagination, font parfois penser à des tuyaux d’orgue, d’autrefois à des trompes d’éléphants ou encore à d’étranges champignons. Ce sont la plupart du temps des concrétions délicates et ouvragées, parfois fragiles. Dans ce cadre enchanteur, les
ouvreurs ne pouvaient être que créatifs. Les voies sont souvent esthétiques, et parfois longues de plus de 40 mètres, quel que soient les niveaux. On trouve aussi quelques itinéraires en plusieurs longueurs (jusqu’à 200m de hauteur), dont une vraie grande voie équipée (d’un niveau inférieur à 6b), et quelques itinéraires praticables en « terrain d’aventure ».

Le lit de la rivière, n’étant apparemment constitué que de galets lisses et ovoïdes posés sur du sable gris et fin, on s’étonne d’y rencontrer une végétation qui, sans être exubérante, surprend par sa vigueur. Des haies de lauriers roses, plus ou moins parallèles, ondulent depuis l’entrée de la gorge, flirtant avec presque tous les secteurs d’escalade. Elles tournicotent autour de la petite chapelle et de
son puits, et vont s’arrêter au bord de la plage, à quelques mètres du bleu profond et lumineux de la Mer de Libye. Au pied des lauriers, pousse toute une collection de plantes aromatiques. Ainsi, au printemps flotte dans l’air un parfum presque euphorisant tandis que la couleur rose fuchsia des millions de petites fleurs de laurier grignote le vert tendre des feuillages.

Outre les lauriers vivent aussi, à distance respectable les uns des autres, des oliviers aussi curieux que vénérables. Ils ont en commun des troncs puissants, trop noueux pour n’avoir pas souffert de la sècheresse et des racines torsadées du même acabit. Certains prétendent qu’ils racontent l’Histoire à
qui sait les entendre. Histoire de ceux dont les pieds foulèrent le même sable que celui qui baigne leurs racines, les premiers chrétiens, les derniers ermites,histoires entendues au coin du feu. Mon petit doigt, quant à lui, soutient qu’aujourd’hui ces beaux arbres écoutent et observent les grimpeurs évoluer sur ce rocher qu’ils connaissent depuis toujours ; qu’ils mémorisent les séquences de mouvements, les placements compliqués, les prises cachées… Et qu’ils diffusent les bonnes intuitions à qui se donne la peine de les considérer : ne vous étonnez plus si certains « à vue » vous paraissent étrangement faciles, et si vous vous sentez plus légers, là-bas.

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