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Grèce-Crète / Kapetanania

Kapetanania

Kapetananiá : le bout de l’Europe !

Coucher de soleil sur la plaine de Messara et les monts Astéroussia.

Rejoindre Kapetananiá conduit le visiteur à traverser la plaine de Messará, une plaine plantée d’oliviers innombrables qui parfois ressemble à un grand lac doré lorsque la lumière du couchant se reflète sur les feuillages. Puis les routes vont, s’amenuisant jusqu’à Loukía. Là, une piste étroite, pentue, et depuis peu goudronnée, s’élève dans la montagne. Á ce stade de l’approche, au bout de quatre épingles à cheveux, peut-être ferez vous partie des primo-visiteurs que l’on entend penser à voix haute :
- Mais où va-t-on ? Au bout du monde ?

Luisa Schuschnigg, scrute la mer depuis le sommet de "Kapetanania needle" (5a).

Oui, c’est à peu près cela. Ou plus précisément, au bout de l’Europe. Á Kapetananiá, la mer est à vos pieds (800m plus bas quand même) et après la mer, c’est l’Egypte, ou la Libye, selon comment on se tourne.
- « Ce qu’il y a de bien ici, c’est que l’Europe, elle est là-bas ! » furent d’ailleurs les mots avec lesquels Luisa Schuschnigg accueillit mon regard incrédule et émerveillé devant l’immensité bleue. Face à la mer de Libye, joignant le geste à la parole sans se retourner, elle montrait vaguement du pouce un point virtuel, loin, très loin derrière elle…

Konstantin Schushnigg à Kapetanania, secteur "Indian Cliff".

Cela fait des années que Zbynek et ses émules équipent ici et on peut dire tout ne se grimpe pas dans la journée, loin s’en faut ! Il y a, quand même, plus de 150 voies réparties sur 7 secteurs aux orientations complémentaires, disséminés dans les alentours plus ou moins immédiats du village. Ils s’inscrivent dans un paysage, décidément trop grand pour les yeux au milieu de vastes montagnes pelées comme des moutons sans laine.

Les vers pâturages de Kapetanania, sureveillés de loin par le Mont Kofinas.

De larges collines tendent leurs pentes au bleu d’un ciel qui se marie avec la mer : un mariage si intime qu’il est parfois impossible de discerner ou finit l’un et ou commence l’autre. Quant aux rares arbres qui osent pousser hors des vallons, ils se penchent parfois presque jusqu’à terre, pour échapper au vent ou pour confier des secrets à l’oreille des rochers.

Michal Kunst, dans "White Rose" (6a+)

Tous les secteurs sont très bien équipés. Les points corrodés sont exceptionnels comme sont exceptionnelles les voies un peu engagées : vestiges de la "période tchèque" de Zbynek. Il faudra vraiment « aller chercher la petite bête » pour devoir se servir de sangles ou de coinceurs, sauf si l’on décide de s’attaquer aux itinéraires terrain d’aventure du Mont Kófinas où il s’agit là, bien sûr, de l’attirail indispensable au répétiteur.

Alex Schuschnigg, dans "Flocon de neige" un des très jolis 5c abrités par la "Bibliothèque"




Chaque site révèle un rocher un peu différent, calcaire le plus souvent, parfois schisteux selon son orientation, son pendage ou la strate qui affleure.

C’est toutefois "La Bibliothèque Minoenne" qui présente le plus d'intérêt. Sa relative hauteur et sa proximité immédiate avec le "Gardien de Kófinas", d’exposition complémentaire, jouent en sa faveur. Tous les niveaux sont significativement représentés tout du moins jusqu'au 7° degré dans la quarantaine de voies qu’elle abrite. Un autre site "Sheep Fold", (la Bergerie en bon gaulois) ne pourra pas laisser le débutant indifférent ni par ses dalles inclinées, ni par la convivialité des ses abords.

Enfin "Koúmoi" par son unique secteur "Africa" pourra vous réchauffer, si besoin, et vous régaler les yeux de son paysage encore plus majestueux qu’ailleurs.

Manolis Kampourakis, dans les voies dures de la "Bibliothèque" et du "Gardien".

"The garden" », "Goat Trap" » et "Indian Cliff" avec leur gestuelle un peu plus exigeante sont des falaises qui pourront, quant à elles, combler les amateurs de couennes parfois coriaces. L’ensemble constitue un assez large éventail de sites, de sorte que Kapetananiá, qui fut dans le passé probablement le berceau de l’escalade sportive en Crète, est aujourd’hui un incontournable pour grimpeurs débutants et intermédiaires.

Manolis Karkanakis, Konstantin Schuschnigg, Katerina Mastoraki dans les dalles de "Sheep Fold"

L'altitude, aux alentours de 800 mètres, garantit toujours un peu de fraîcheur, d'autant que la relative proximité des secteurs permet de jouer avec l'ombre et le soleil. L’isolement relatif des lieux, quant à lui, permet un luxe rare : celui d’écouter le silence… En revanche, lorsque le vent souffle, et tout particulièrement le vent du nord, rares sont les endroits à l'abri. C’est peut être alors le signal du départ, pour aller visiter d’autres lieux et pour mieux revenir par un temps plus serein.

Le topo-guide est présenté [ici]